Au théâtre, de même, le dialogue était remplacé, petit à petit, par une comédie algébrique déterminant les situations par des signes sociaux extérieurs : par l’ameublement, par les décors, par la situation de fortune des personnages ; c’est ce qui expliqua, même, à cette époque, l’incroyable succès du cinématographe qui suffisait à satisfaire la majorité du public.
Le théâtre déterministe fut poussé, à cette époque, jusqu’à ses extrêmes limites ; on se contenta, dans certaines pièces, d’indiquer par des mouvements de foule, des bruits extérieurs, le sifflet lointain du chemin de fer ou l’éclairage coloré de la scène, l’état d’âme des personnages. Le décor moderne remplaça le masque antique.
Étant donnée l’égalité de toutes les cellules humaines devant la toute-puissance du Léviathan, il était entendu, en effet, que les mêmes causes extérieures devaient déterminer, chez tous les personnages, les mêmes sentiments et les symboliser.
Cette égalité forcée se retrouvait, du reste, à la même époque, dans toutes les institutions sociales qui avaient préparé l’avènement du Léviathan et qui avaient permis à cet animal monstrueux, nouveau dans l’échelle des êtres, de se développer en toute liberté. Le suffrage universel en matière politique, l’égalité de naissance (que devait réali-