représenter ce qu’il y avait de plus élevé dans l’humanité tout entière.
Mais brusquement la découverte sensationnelle du rajeunissement des cellules vint modifier plus profondément la morale ancienne que n’avaient pu le faire des siècles de philosophie et de science. Au début, les légistes du Gouvernement affectèrent de traiter cette découverte comme un simple amusement de laboratoire. Évidemment, il leur plaisait de penser que leur vieillesse ou leur maturité pourraient désormais se prolonger à leur gré, d’une façon indéfinie, et qu’ils échapperaient ainsi, presque avec certitude, à la mort tant redoutée ; ils se bornèrent donc, tout d’abord, à profiter de la nouvelle découverte pour se maintenir-tels qu’ils étaient.
Puis, petit à petit, on observa sur la figure de chacun d’eux des signes certains de rajeunissement. Tel vieillard qui, quelques mois auparavant, était encore tout ridé et en cheveux blancs, revenait, après une courte absence, avec des cheveux grisonnants et une figure jeune. Il s’en excusait en souriant, disant qu’il avait peut-être trop exagéré le traitement, sans s’en rendre compte, et se défendait vivement de toute ambition juvénile.