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dont je parle la langue.

Car mieux que tous
nous t’ayons comprise,
O Mère divine,
et nous t’avons exaltée,
nous t’avons suivie,
dociles,
comme des enfants éblouis
par ta splendeur ;
nous t’avons aimée,
O Créatrice,
et ceux qui sont morts
entre tes bras,
sont la semence féconde
des moissons futures.
Chaque goutte
de leur sang holocaustal
fera croître,
en arrosant
les sillons de l’avenir,
mille fiertés,
mille vengeances
et mille audaces.
O pluie de sang,
versée chaque jour
sur les plaines de la Champagne,
de l’Ile-de-France
et de la Picardie,
torrent chaque jour
grandissant
et murmurant,
abreuvant notre terre
séculaire,
au-dessus de laquelle
s’élève, monte et trille,
dans l’éblouissement
de la lumière matinale,
le chant de l’alouette !
Chante, chante.
Petit oiseau de France,

pour la victoire