Page:Peacock - Anthelia Melincourt T1.djvu/117

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le tronc avait, peut-être, résisté depuis plusieurs siècles, aux autans et défié la hache des bûcherons, déraciné par la tempête, céda, pour la première fois, en se séparant du sol nourricier, et poussé par une force irrésistible qui le précipitait dans l’abîme, frappa l’arche qu’elle venait de traverser, et l’anéantit, laissant a peine quelques traces de son existence.

Les yeux d’Anthélia en suivaient les débris, même alors qu’ils avaient disparu ; elle contemplait la nature dans toute son horreur ; elle réfléchissait sut l’énergie de ce pouvoir auquel rien ne résiste, et dans ses méditations, elle oubliait toutes les difficultés qu’elle aurait pour regagner le château, si l’arche qui lui restait à traverser était également emportée. L’eau continuait cependant de croître et frappait avec force les fondemens du pont déjà ébranlé