Page:Peacock - Anthelia Melincourt T1.djvu/16

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

son âme toute leur rudesse et leur âpre beauté.

Loin du théâtre des villes, son attention enfantine fut éveillée par le spectacle le plus intéressant et celui qui laisse les impressions les plus profondes. Les brouillards s’étendant sur les montagnes, les frênes suspendus sur les précipices, les brillantes cascades, le silence des forêts, les formes fantastiques des nuages, frappèrent son imagination. Le bruissement des bois, le souffle des vents et le tumultueux mugissement des torrens furent les premiers sons qu’entendirent ses oreilles. L’amour de l’indépendance, suite de l’habitude d’errer à son gré dans des solitudes animées, l’esprit de liberté, naturel aux habitans des montagnes, devinrent en elle une seconde nature ; sans les altérer, ils prêtèrent de nouvelles