On constate parfois le bénéfice de ces associations sans trop pouvoir l’expliquer. Ainsi, le Dr Eisenman a trouvé que l’iode et les iodures agissent plus doucement et plus efficacement, quand on donne en même temps un peu d’opium ; que le nitre, l’arsenic, le mercure sont dans le même cas. Il a formulé dès lors la loi suivante : « Tous les remèdes héroïques gagnent en vertu curative et perdent de leur propriété toxique lorsqu’on leur associe un peu d’opium. » C’est là une découverte dont notre médecine doit s’inspirer, elle qui vise à guérir promptement et à bon marché.
En résumé, il y a un juste milieu où il faut savoir se tenir : ne pas se laisser aller à la polypharmacie ni suivre le scepticisme dans le sens opposé (oligopharmacie).
La polypharmacie s’entend, en outre, des prescriptions coup sur coup, tendance non moins dangereuse consistant à donner successivement des médicaments différents. Une substance n’amène pas bientôt un changement manifeste, on s’adresse à une autre ; les médications se succèdent ainsi sans produire le résultat désiré, et la nature, affolée par mille tiraillements en sens divers, ne peut déployer ses ressources curatives, ni accomplir librement ses évolutions pathologiques.
Nous quittons ces considérations générales pour entrer dans la période active des médicaments, l’absorption.