Les modifications que les agents thérapeutiques sont susceptibles de subir dans la circulation ont leur explication dans la composition complexe de ce liquide. Le sang est un milieu qui nous cache bien des mystères. C’est, en effet, le lieu de réception des éléments divers que l’être vivant puise dans le monde extérieur ; l’élément essentiel à la vitalité, le nutriment comme le résidu des fonctions, prend place dans le système vasculaire. C’est donc avec des éléments de nature différente que les médicaments sont mélangés, et il n’est pas impossible qu’il se passe, dans sa masse, des phénomènes qui complètent l’action absorbante. Ces mutations, on les pressent, sans pouvoir affirmer qu’elles se réalisent.
Cependant, il est dans le sang un principe défavorable à leur production : l’albumine en dissolution dans le sérum. C’est un attribut de cette dernière de masquer les réactions, de rendre inertes les substances minérales auxquelles elle est associée (ce qui explique comment des substances arrivent inaltérées à l’émonctoire qui doit les éliminer), de dissoudre à forte dose et les substances qui la coagulent et celles qui la rendent insoluble, tout en annulant quelques-unes de leurs propriétés chimiques. Ce pouvoir de l’albumine, d’emprisonner les médicaments de façon à en dissimuler partiellement les propriétés, explique leur inertie aussi longtemps qu’ils restent dans le fluide sanguin, et le développement de leur activité