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d’action tient à une foule de circonstances dont nous parlons plus loin.

Expérimentation. — La première administration de médicaments aux animaux n’a pas été faite par la main de l’homme. À l’état de nature, ces êtres se médicamentent eux-mêmes ; le chien prend du chiendent pour se purger et, d’après certains auteurs, ce serait là l’origine de la thérapeutique. L’homme a, en ce point, imité la brute : il a observé ce qui a lieu dans la nature, enregistré les ingestions accidentelles de substances qui ont produit des cures, et dans des cas semblables a mis en usage ce que lui avait enseigné l’observation des faits. Ainsi se sont établis les premiers fondements de la thérapeutique.

Longtemps on n’a jugé du mérite du médicament que par ce dont on était témoin. On n’en avait, pour ce motif, qu’une idée bien incomplète, souvent fausse. Pour être mieux renseigné à cet égard, on a eu recours à l’expérimentation, dont l’étude est analogue à celle de la physiologie. Comme dans celle-ci, on institue des expériences ; mais au lieu de considérer les phénomènes d’un organisme sain, on observe la marche des maladies et ce qu’elles éprouvent sous l’influence des agents thérapeutiques.

L’essai thérapeutique est un problème à deux solutions : établir l’utilité absolue d’un médicament en face d’une indication et se prononcer sur sa va-