appétit qu’il eût, il ne passait jamais cela ; et, quelque dégoût qu’il eût, il fallait qu’il le mangeât : et lorsqu’on lui demandait la raison pourquoi il se contraignait ainsi, il disait que c’était le besoin de l’estomac qu’il fallait satisfaire, et non pas l’appétit.
» La mortification de ses sens n’allait pas seulement à se retrancher tout ce qui pouvait leur être agréable, mais encore à ne leur rien refuser par cette raison qu’il pourrait leur déplaire, soit pour sa nourriture, soit pour ses remèdes. Il a pris quatre ans durant des consommés sans en témoigner le moindre dégoût ; il prenait toutes les choses qu’on lui ordonnait pour sa santé, sans aucune peine, quelque difficiles qu’elles fussent : et lorsque je m’étonnais qu’il ne témoignât pas la moindre répugnance en les prenant, il se moquait de moi, et me disait qu’il ne pouvait pas comprendre lui-même comment on pouvait témoigner de la répugnance quand on prenait une médecine volontairement, après qu’on avait été averti qu’elle était mauvaise, et qu’il n’y avait que la violence ou la surprise qui dussent produire cet effet. C’est en cette manière qu’il travaillait sans cesse à la mortification. »
— Je passe pour aujourd’hui le témoignage que madame Périer nous a donné de la pauvreté, de la pureté, de la charité, le service du roi, la simplicité.
Je continue :
« Je tâche tant que je puis d’abréger ; sans cela j’aurais bien des particularités à dire sur chacune des choses que j’ai remarquées : mais comme je ne veux pas m’étendre, je viens à sa dernière maladie.