autres ; les hommes doivent travailler les uns avec les autres ; ils doivent travailler à faire de leur mieux leur travail, et non pas à se servir de leur travail pour vaincre d’autres travailleurs. La concurrence est cause que les travailleurs ne sont point payés selon ce qu’ils ont fait, ce qui serait juste au sens étroit de ce mot, ni payés d’un paiement normal, ce qui serait juste au sens large, ou harmonieux, mais surtout selon ce que leurs concurrents n’ont pas fait. La concurrence a souvent cet excès que, lorsque l’un des concurrents a reconnu qu’il ne peut pas travailler mieux que ses concurrents, il tâche que ceux-ci travaillent plus mal, pour être sûr de les vaincre quand même, d’où les manœuvres frauduleuses. La concurrence est souvent faussée par la réclame, qui tend à donner l’avantage au travail plus connu sur le travail mieux fait, et par la falsification, qui tend à donner l’avantage au travail mieux paraissant sur le travail mieux fait. Enfin la concurrence internationale est cause de la guerre, de la paix armée, des maux qui suivent, comme la concurrence interindividuelle est cause des procès, de véritables guerres privées, de la plupart des haines publiques et privées, des maux qui suivent.
L’oisiveté sera supprimée. Pour calculer l’épargne de travail social ainsi réalisée, il ne faut pas comparer seulement dans la société présente le nombre des oisifs au nombre total des citoyens ; il faut ajouter au nombre des oisifs le nombre de tous les citoyens qui travaillent dans la société présente à pourvoir au luxe individuel des oisifs.
La production sera centralisée autant qu’il est pos-