ment que Roy pensait parler, le citoyen Roland demande innocemment si le citoyen est inscrit au groupe. — Non, mais il remplace le citoyen Péguy. — Le citoyen Péguy n’avait qu’à venir lui-même. Si le citoyen que nous ne connaissons pas n’est pas inscrit au groupe, je ne puis lui donner la parole. Ainsi intervint le citoyen président de séance, qui s’était entendu sans doute avec le citoyen Roland. On pensa bien que c’était un coup monté à deux ou trois. Cela nous donna un supplément de considération pour des citoyens qui pratiquaient aussi doctement les moyens parlementaires.
— Je serais heureux, dit Pierre Baudouin, de vous demander un renseignement.
— Vous voulez dire, mon ami, que vous seriez heureux d’avoir le renseignement que vous voulez me demander. Vous ferez bien de surveiller votre langage. Vous bafouillez.
— C’est vous, monsieur, qui m’intimidez.
— J’en suis heureux. Vous me flattez. Je vous écoute.
— Les parlementaires qui avaient monté le coup étaient sans doute les pires ennemis de votre petit cousin ?
— Point : c’étaient ses meilleurs amis. Ainsi le veut la politique. Vous oubliez tout ce que je vous apprends. Incommunicable. Dans le privé on a des amis et des ennemis. Vos amis vous aiment. Vos ennemis vous haïssent. Vos amis vous tendent la main. Vos ennemis vous tournent le dos. Vous savez à quoi vous en tenir. Du moins c’est comme ça que je l’entends. Moi si j’avais un copain qui trinquerait le samedi avec moi, et puis le dimanche matin qui me débinerait quand j’ai le dos tourné, vous savez, je suis patient, mais dame je