Page:Peguy oeuvres completes 01.djvu/67

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Ils sont pour la plupart beaucoup plus actifs, travailleurs, énergiques, efficaces que leurs noms ne sont spécifiques. Mais tout de même comme c’est beau, un nom qui désigne les hommes et les groupes sans contestation, sans hésitation, par le travail quotidien. On sait ce que c’est, au moins, qu’un forgeron, ou un charpentier. Je voudrais les citer tous, car je ne sais comment choisir. Je trouve dans la même Petite République les travailleurs du gaz, les charrons, la Fédération culinaire de France et des colonies, les employés des coopératives ouvrières, le Syndicat ouvrier de la céramique, les comptables, les ouvriers fumistes en bâtiment, les ouvriers-serruriers en bâtiment, les tourneurs-robinetiers, les horlogers en pendules, les tourneurs vernisseurs sur bois, l’Imprimerie nouvelle, les ouvriers étireurs au banc, les scieurs, découpeurs, mouluriers à la mécanique, les correcteurs, la sculpture, les garçons nourrisseurs, les ouvriers jardiniers du département de la Seine, les ouvriers jardiniers et parties similaires de la Ville de Paris, le bronze imitation. Toute l’activité, tout le travail, toute la nourriture et tout l’ornement de Paris. Je renonce à donner les noms que je vois dans la Petite République de la veille, datée du dimanche. Ma liste serait longue autant que fut le cortège.

Enveloppant de leurs plis lourds ou de leurs déploiements les pancartes, les bannières et les drapeaux rouges défilaient. L’ordonnance de police du 15 février 1894 est ainsi conçue en son article premier :

Sont interdits dans le ressort de la Préfecture de police, l’exposition et le port de drapeaux, soit sur la voie publique, soit dans les édifices, emplacements et locaux librement ouverts au public.