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Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/280

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ches où il me serait presque impossible de continuer sans commencer à parler de Chad Gadya ! Or c’est un principe absolu dans nos cahiers que le commentaire n’entrave jamais le texte ; il nous est arrivé souvent de mettre des commentaires dans le même cahier que leur texte ; mais ce n’était jamais des commentaires qui entravaient le texte ; qui l’encombraient ; c’étaient au contraire, quand le texte était préalablement encombré de malentendus, des commentaires pour le désencombrer ; je me ferais un scrupule d’appeler Chad Gadya ! en exemple, en illustration d’un travail de recherche dans le cahier même où paraît Chad Gadya ! ; de tels poèmes ne sont point faits pour les besoins des historiens ou des critiques de la littérature ; qu’on lise d’abord sans aucune arrière-pensée d’utilisation ce poème unique, cet étrange et admirable poème ; il sera toujours temps d’en parler plus tard ; si jamais l’impression reçue de la lecture s’efface un peu, et ainsi atténuée permet aux considérations d’apparaître sans paraître trop misérables en comparaison du texte.