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Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/339

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Oh ! tremble ! ce sophiste a sondé bien des fanges !
Oh ! tremble ! ce faux sage a perdu bien des anges !
Ce démon, noir milan, fond sur les cœurs pieux,
Et les brise, et souvent, sous ses griffes cruelles,
Plume à plume j’ai vu tomber ces blanches ailes
Qui font qu’une âme vole et s’enfuit dans les cieux I

Il compte de ton sein les battements sans nombre.
Le moindre mouvement de ton esprit dans l’ombre,
S’il penche un peu vers lui, fait resplendir son œil.
Et, comme un loup rôdant, comme un tigre qui guette,
Par moments, de Satan, visible au seul poète,
La tête monstrueuse apparaît à ton seuil !

VIII

Hélas ! si ta main chaste ouvrait ce livre infâme,
Tu sentirais soudain Dieu mourir dans ton âme.
Ce soir tu pencherais…

Et cætera. On ne croirait jamais, aujourd’hui, on ne se rappelle plus que Hugo ait jamais pu faire des vers aussi mauvais. Ils sont là, pourtant. Ils sont dans son œuvre, au même titre que le reste. Au même titre que le reste, ils entrèrent dans nos mémoires d’enfants. Ainsi au même titre que le reste ils resteront éternellement dans nos mémoires d’hommes.

Il y a eu le Victor Hugo du sacre.

C’est une des forces de Hugo, peut-être sa force principale, on peut dire que ce fut la force de Hugo que cette impudence tranquille. Plus que cette impudence