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Page:Peguy oeuvres completes 02.djvu/345

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Ce que son œil cherchait dans le passé profond,…

Ce n’était pas Madrid, le Kremlin et le Phare,
La diane au matin fredonnant sa fanfare,
Le bivac sommeillant dans les feux étoilés,
Les dragons chevelus, les grenadiers épiques.
Et les rouges lanciers fourmillant dans les piques,
Comme des fleurs de pourpre en l’épaisseur des blés ;

Août 1832. — Ce poème réussi, ce poème gai, dans cette strophe, et sous un revêtement de tristesse, sont-ce là des vers pacifiques. Et ce poème où lui-même il a ramassé, dès les Orientales, dès 1828, tout son ensemble de Napoléon ; Lui.

En épigraphe :

J’étais géant alors, et haut de cent coudées.
buonaparte
I

Toujours lui ! lui partout ! — Ou brûlante ou glacée,
Son image sans cesse ébranle ma pensée.
Il verse à mon esprit le souffle créateur.
Je tremble, et dans ma bouche abondent les paroles
Quand son nom gigantesque, entouré d’auréoles,
Se dresse dans mon vers de toute sa hauteur.

Là, je le vois, guidant l’obus aux bonds rapides ;
Là, massacrant le peuple au nom des régicides ;