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Lorsqu’il trouble, rêveur, de ses pas importuns,
Ischia, de ses fleurs embaumant l’onde heureuse,
Dont le bruit, comme un chant de sultane amoureuse,
Semble une voix qui vole au milieu des parfums ;

Qu’il hante de Paestum l’auguste colonnade,
Qu’il écoute à Pouzzol la vive sérénade
Chantant la tarentelle au pied d’un mur toscan ;
Qu’il éveille en passant cette cité momie,
Pompéi, corps gisant d’une ville endormie,
Saisie un jour par le volcan ;

Qu’il erre au Pausilippe avec la barque agile
D’où le brun marinier chante Tasse à Virgile ;
Toujours, sous l’arbre vert, sur les lits de gazon,
Toujours il voit, du sein des mers et des prairies,
Du haut des caps, du bord des presqu’îles fleuries,
Toujours le noir géant qui fume à l’horizon !

Décembre 1828. — Les Orientales, XL, pour les scientifiques. Et enfin, avant de rentrer dans nos maisons, puisqu’il s’agit d’un Dieu, écoutons la prière. Écoutons la prière du jeune Arabe Hugo. Ce Lui, Orientales XL, succède naturellement à une Orientale XXXIX, et cette Orientale XXXIX n’est autre que Bounaberdi.

Ce Bounaberdi ne vous dit rien. Mais un sociologue avisé découvrirait aisément dans ce mot une altération du mot Bonaparte, surtout si vous l’écrivez Buonaparte et si vous le prononcez Bouonaparté. Un Filolog découvrirait certainement les lois de cette altération. Avant de nous rasseoir pour dépouiller le courrier de