à part ceux des dreyfusistes qui n’étaient point entrés dans les démagogies politiques, notamment dans la démagogie combiste. Mais où je conteste à notre collaborateur, c’est quand il paraît admettre que nous ne représentons pas le dreyfusisme et que les autres le représentent, quand il nous classe et nous met à part comme une exception, comme une sorte d’exception, quand toute son attention se porte sur les autres, sur ceux que nous sommes autorisés à nommer les politiciens. Nous prétendons au contraire que nous les mystiques nous sommes et nous fûmes, que nous avons toujours été le cœur et le centre du dreyfusisme, et que nous seuls nous le représentons.
Halévy a quelquefois l’air de dire que les autres auraient comme suivi une courbe légitime et que nous autres nous serions des sauvages, presque comme des fantaisistes, que nous aurions fait une rupture, brusque, un saut illégitime. Ce seraient les autres qui seraient pour ainsi dire de droit et nous qui serions comme de travers. Ce seraient les autres qui seraient la règle, le commun, l’ordinaire, le naturel, et nous qui serions non pas seulement l’extraordinaire, mais l’exception, et surtout une exception artificielle. On veut toujours que ce soit la faiblesse et la dégradation qui soit la règle, l’ordinaire, le commun, qui soit comme de droit, qui aille de soi. C’est précisément ce que je conteste dans tous les ordres, au moins pour cette race française. En France le courage et la droiture vont très bien de soi.
Sans doute les apparences donneraient raison à Halévy, les apparents seraient pour lui. Je veux dire que si l’on (ne) considère (que) les dreyfusistes appa-