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Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/189

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Il y a deux sortes de riches : les riches athées, qui riches n’entendent rien à la religion. Ils se sont donc mis à l’histoire des religions, et ils y excellent, (et d’ailleurs il faut leur faire cette justice qu’ils ont tout fait pour n’en point faire une histoire de la religion). C’est eux qui ont inventé les sciences religieuses ;

et les riches dévots, qui riches n’entendent rien au christianisme. Alors ils le professent.

Tel est, il faut bien voir, il faut bien mesurer, tel est l’effrayant modernisme du monde moderne ; l’effrayante, la misérable efficacité. Il a entamé, réussi à entamer, il a modernisé, entamé la chrétienté. Il a rendu véreux, dans la charité, dans les mœurs il a rendu véreux le christianisme même.

Ai-je besoin de dire, pour mémoire, de noter et faire noter combien ce socialisme même était dans la pure tradition française, combien il était dans la ligne, dans la lignée française. L’assainissement, l’éclaircissement du monde a toujours été la destination, la vocation française, l’office français même. L’assainissement de ce qui est malade, l’éclaircissement de ce qui est trouble, l’ordination de ce qui est désordre, l’organisation de ce qui est brut. Faut-il noter combien ce socialisme à base de générosité, combien cette générosité claire, combien