Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/288

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c’est tout. Sottes aussi, en deuxième, et ce sera la deuxième raison, bien que la première suffise, et au delà, sottes aussi parce qu’elles sont sottes. Parce qu’elles sont gauches. Dans de telles défenses on voit bien ce que l’on perd, on ne voit nullement ce que l’on gagnerait. On ne devient jamais qu’un bourgeois manqué, un bourgeois feint, un faux bourgeois, un bourgeois faux. Et on perd d’être un authentique paysan. On ne gagnerait jamais des qualités qui manquent, des vertus que l’on n’a pas. Et l’on perd ce que l’on a de meilleur, mettons que je veux dire le peu que nous avons de bon.

Je ne vous parle pas des autres avertissements que j’ai reçus, des avertissements que j’ai reçus de toutes parts ; des sourds avertissements profonds intérieurs ; des inclinaisons, des courbures, des pentes intérieures ; des courbatures intérieures ; et de ces singuliers, de ces profonds avertissements intérieurs qui nous viennent du dehors ; de ces admonitions sévères et justes. Quelqu’un récemment m’a reconduit proprement dans ma catégorie, m’a ramené vivement dans ma classe de paysan. 11 a eu raison. Le monde bourgeois, qui se tient, qui existe, est bon, mon cher Halévy, le système bourgeois qui se tient, le langage bourgeois, le monde bourgeois. Et le monde ouvrier aussi, (à part), qui se tient, qui existe, le système ouvrier, le langage ouvrier ; et aussi le monde paysan, (à part), qui se tient, qui existe, le système paysan, le langage paysan. Le monde pauvre, le système pauvre, le langage pauvre. Qui se tient, qui existe. Il n’y a de mastics que quand on veut mêler l’un de l’autre, l’un dans