Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/333

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une sorte de récompense. Aussi nous le savons. Qui vous dira le même, car c’est le même, en partant du pied : Mil huit cent onze ! — Ô temps où des peuples sans nombre. C’est ainsi que nous le nommons, que nous l’avons toujours nommé. Personne ne sait que ça s’appelle Napoléon II. Ça s’appelle Mil huit cent onze ! — Ô temps… et quelquefois dans les mémoires Dix-huit cent onze :

Mil huit cent onze ! — Ô temps où des peuples sans nombre
Attendaient, prosternés sous un nuage sombre,
            Que le ciel eût dit oui !
Sentaient trembler sous eux les États centenaires,
Et regardaient le Louvre entouré de tonnerres,
            Comme un mont Sinaï !


Qui passant devant les Invalides reprendra brusquement le même par le milieu, car c’est encore le même :

Au souffle de l’enfant, dôme des Invalides,
Les drapeaux prisonniers sous tes voûtes splendides
Frémirent, comme au vent frémissent les épis ;
Et son cri, ce doux cri qu’une nourrice apaise,
Fit, nous l’avons tous vu, bondir et hurler d’aise
Les canons monstrueux à ta porte accroupis !


J’ai fait une découverte, Halévy. Ne riez pas. Elle est, je crains qu’elle ne soit une découverte bibliographique, qu’elle ne soit de l’ordre de la bibliographie. Ne riez pas. J’ai fait une découverte de bibliographie. Elle est bonne ? Ne riez pas. C’est ma découverte qui est bonne. Elle est même plus bonne, vous allez voir qu’elle est