Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/353

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Puis dans Polyeucte elles montent ; elles montent peu à peu :

Si toutefois, après ce coup mortel du sort,
J’ai de la vie assez pour chercher une mort.

Elles montent, elles montent encore :

Que d’épouser un homme, après son triste sort,
Qui, de quelque façon, soit cause de sa mort ;

Dans Polyeucte il monte encore, il atteint un premier faîte de grandeur spirituelle, de sainteté :

Du premier coup de vent il me conduit au port,
Et, sortant du baptême, il m’envoie à la mort.

Pendant ce temps dans les Horaces il avait atteint à un faîte plus élevé encore, à plus de grandeur, mais à une grandeur temporelle, à un faîte de grandeur temporelle, à un faîte d’héroïsme :

Mourir pour le pays est un si digne sort,
Qu’on brigueroit en foule une si belle mort.


Alors dans Polyeucte la sainteté recoupant juste dans l’héroïsme nous parvenons d’un dernier coup, d’une dernière montée à un deuxième faîte, d’un deuxième pas, d’un dernier pas, au faîte suprême ; à une grandeur, à un faîte de grandeur d’une grandeur suprême, d’une grandeur unique ; car c’est pour ainsi dire à un