Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/373

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à l’homme de génie, au poète et au mystique. Ou ne nous frappons même pas autant, même pas cela : c’est peut-être seulement un coup de la typographie, un petit tour de la typographie, c’est peut-être simplement une coquille : il y en a tant.

Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu.

Ce Hugo, qui dans sa carrière a mis tant de Grandes Capitales où il n’en aurait pas fallu : Liberté, Égalité, Fraternité, Raison, Justice, Droit et le reste, pour une fois qu’il en devait mettre une, le politicien s’est effrayé, il a renâclé devant cette grande capitale. Il s’est cabré.



Matthieu prend non point la généalogie mais la génération même de Jésus pour ainsi dire par le pied. Par la base. Depuis Abraham qui fut le deuxième Adam. Non plus seulement un Adam-charnel, créé, tenté, perdu, chassé, père de tout homme, mais un deuxième Adam charnel, enfanté, élu, choisi père d’un peuple élu. Matthieu se place à ce point d’élection, à ce point d’origine, d’une origine à la fois, ensemble charnelle et spirituelle. Le livre de la génération de Jésus-Christ, fils de David, fils d' Abraham. Partant de ce point d’origine ; d’origine charnelle ; d’origine spirituelle ; d’origine d’élection il redescend le temps :

Liber generationis Jesu-Christi, filii David, filii Abraham.