Omnes itaque generationes ab Abraham usque ad David, generationes quatuordecim ; et a David usque ad transmigrationem Babylonis, generationes quatuordecim ; et a transmigratione Babylonis usque ad Christum, generationes quatuordecim.
Christi autem generatio sic erat :
C’est donc une génération charnelle, mais c’est une génération charnelle essentiellement chrétienne.
C’est bien une génération charnelle, et qui n’est que trop charnelle ; en un sens ; à notre sens ; car elle passe par des crimes de chair, ou du moins elle reçoit le reflet le plus prochain de crimes de chair. Un voisinage, un reflet immédiat. Une alliance, une affinité, une confinité, un mariage ; une connexité ; la plus immédiate. Plus que cela, à vrai dire elle passe au moins par un crime de chair. Et l’un des plus atroces sans aucun doute que l’histoire, qu’aucune histoire nous ait jamais laissé. Littéralement, justement à ne considérer que le charnel, que la filiation charnelle, charnellement elle passe exactement par ce droit fil, par la filiation, par le fil de ce plus grand crime de la chair. Car elle n’est pas seulement la génération de Ruth et de Booz, elle n’est pas même seulement la génération d’Eliacin et des crimes, du crime racinien, du guet-apens de Joad ; elle passe, ou tout près, si près que réellement elle y passe, elle passe par les crimes des rois. Matthieu, dans sa grande loyauté, dans cette sorte de probité propre paysanne qu’il a, de simplicité rustique et posée, Matthieu ne nous le cache pas. Il ne s’agit pas seulement du roi Salomon, Ex ea quae fuit Uriae. Cette