sans que rien l’en sépare, par ce terme identique, homogène venant en série continue après tant d’autres termes, après tant de mêmes termes, après tant d’autres mêmes termes, par ce qui fuit identique aux autres et venant en couronnement continu de la série continue de tous ces autres. Rien ne le distingue, sinon qu’il est le dernier, qu’il est le suprême ; qu’il n’y en a pas après.
La génération de Matthieu est comme posée. Placée d’abord en Abraham elle en descend de grade en grade comme suivant les lois de la pesanteur. D’une pesanteur matérielle, d’une pesanteur charnelle. D’une pesanteur naturelle. Elle est historique. Elle suit le fil de l’événement, le sens de l’événement, le fil de la race. Elle suit le mouvement de l’histoire. Elle prend son temps. L’histoire l’a bien pris. Elle suit le fil du temps. Elle est à deux temps. Chaque nom y figure deux fois. Comme fils, comme père. Qui filius, idem pater. Qui genitus, idem genuit. Il procède, il décède. Luc recède. Luc remonte. Luc regresse. C’est comme une enquête judiciaire qu’il poursuit. Il fait comme une enquête, une opération de justice, une remontée de justice. Une requête. Il remonte ; il poursuit comme une inquisition, une perquisition remontante de proche en proche. Une réquisition. Partant de Jésus, qu’il a, il remonte le fil jusqu’au dernier terme, au premier, jusqu’au premier auteur, jusqu’au premier père. C’est une recherche, une requête, une réquisition remontante. C’est une requête de la paternité. Partant de Jésus, qu’il tient, il remonte au point d’origine. Il est plus pressé. Il monte. Il (re)grimpe de grade en grade, saluant des grands, des connus, passant par des inconnus, les traitant tous également, les princes et les pauvres gens, les rois et