Page:Peguy oeuvres completes 04.djvu/408

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décisive, la strophe coronale, l’isolant, la coupant aussi, la laissant en suspens, suspendue sur notre tête comme un bloc, comme une montagne carrée, était elle-même sa pierre angulaire indispensable, rectangulaire, quadrangulaire, sa pierre de taille, sa pierre qui ne bouge pas. Il fallait qu’elle fût ainsi, et ainsi à la rime en fin de strophe. C’est la pierre du gond. Tout tient à elle. Il fallait donc qu’il y eût cette autre rime en dait.


Il faudrait avoir en typographie comme en géologie des couleurs pour marquer les différentes couches d’une telle construction, les assises ; la structure ; ce qui est primaire, secondaire, tertiaire ; ce qui est plan et ce qui est courbe ; ce qui est horizontal et ce qui plie ; les courbes de niveau et les courbes de terrain ; les isométries et les planimétries ; ce qui est du roc et ce qui est un humus, un dépôt, une courbe, une tourbe, une vase féconde.

Tout reposait dans Ur et dans Jérimadeth ;
Les astres émaillaient le ciel profond et sombre ;
Le croissant fin et clair parmi ces fleurs de l’ombre
Brillait à l’occident, et Ruth se demandait,

Immobile, ouvrant l’œil à moitié sous ses voiles,
Quel dieu, quel moissonneur de l’éternel été
Avait, en s’en allant, négligemment jeté

Un temps.

Cette faucille d’or dans le champ des étoiles.