Et à force de travailler il a la peau aussi dure et aussi tannée
que le manche de ses outils.
Au manche de ses outils ses fils retrouveront, ses fils hériteront
la dureté de ses mains.
Mais aussi leur habileté, leur grande habileté.
Car il est un bon laboureur et un bon bûcheron.
Et un bon vigneron.
Et avec ses outils ses fils hériteront, ses enfants hériteront.
Ce qu’il leur a donné, ce que nul ne pourrait leur ôter.
(Presque pas même Dieu).
(Tant Dieu a donné à l’homme).
La force de sa race, la force de son sang.
Car ils sont sortis de lui.
Et ils sont Français et Lorrains.
Fils de bonne race et de bonne maison.
Or bonne race ne peut mentir.
Fils de bonne mère.
Ce qui vaut mieux qu’une maison et un morceau de terre
à laisser à ses enfants.
Car la maison et la terre sont périssables et périront.
Et la maison et la terre sont exposées au vent de l’hiver.
À cette bise aigre qui souffle dans cette forêt.
Mais la bénédiction de Dieu n’est soufflée par aucun vent.
Ce qui vaut mieux que les outils, ce qui est plus laborieux,
plus ouvrier que les outils.
Ce qui fait plus de travail que les outils.