Page:Peguy oeuvres completes 05.djvu/311

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il n’en a plus que l’usufruit.
Et c’est le bon Dieu qui en a la nue (et la pleine) propriété.
Mais c’est un bon propriétaire que le bon Dieu.



Admire comme cet homme est sage.
Cet homme qui ne veut plus être que le fermier de ses enfants.
Cet homme qui s’en va, qui s’en retourne les mains vides.
Car Dieu n’est point jaloux, ni la sainte Vierge.
Ils lui laisseront tranquillement toute la jouissance de ses enfants.
C’est agréable d’avoir Dieu comme propriétaire.



Il est malin cet homme-là, il a remis ses enfants aux bras de la sainte Vierge, aux mains de Dieu.

De Dieu leur créateur.
Et leur propriétaire.
Toute la création n’est-elle pas aux mains de Dieu.
Toute la création n’est-elle pas la propriété de Dieu.



Les enfants quand ils pleurent sont plus heureux que nous quand nous rions.

Et quand ils sont malades ils sont plus malheureux que tout au monde.