Page:Peguy oeuvres completes 05.djvu/347

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Que par l’effrayante, que par l’affreuse maigreur,
Que par le décharnement
De Jésus sur sa croix.


Ils ne connaissent point le vieil orgueil royal, ils ne connaissent point l’antique orgueil,

L’orgueil sanguin, crevant de soi, l’orgueil qui crève dans sa peau, ils ne connaissent donc point

Que la jeune, que la charnelle, que la timide espérance
Marche en tête du cortège,
Innocente s’avance
Parce qu’elle est dauphin de France.




Quelle brutalité, mon enfant, quelle imposition, quelle violence de Dieu.

Quel écrasement, quel commandement d’espérance.
Voyez à ne pas mépriser un seul de ces petits :
En effet je vous le dis,
Que leurs anges dans les deux voient toujours la face de mon Père,
Qui est aux cieux.



Jésus-Christ, mon enfant, n’est pas venu pour nous dire des fariboles.
Tu comprends, il n’a pas fait le voyage de venir sur la terre,