Page:Peguy oeuvres completes 05.djvu/377

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Et pourtant c’est celui-là, nul autre, c’est cette brebis, c’est ce pécheur, c’est ce pénitent, c’est cette âme

Que Dieu, que Jésus rapporte sur ses épaules, abandonnant les autres.

Enfin je veux dire (seulement) les laissant pendant ce temps à elles-mêmes.

La pénitence, nous le savons, ça n’est déjà pas si brillant que ça.
Ça n’est pas si reluisant.
(Il est vrai que Dieu ne quitte jamais personne).
C’est un sentiment honteux, je veux dire un sentiment d’une honte.
D’une honte légitime et due.
En somme c’est un acte honteux.
La pénitence ça n’est déjà pas si malin que ça. Alors quoi.

Non seulement ce pénitent en vaut un autre, non seulement il vaut un juste, ce qui serait déjà un peu raide.

Mais il en vaut quatre-vingt-dix-neuf, il en vaut cent, il vaut tout le troupeau.

Autant dire.
Dans le besoin on sent qu’il vaudrait plus et qu’on
l’aimerait davantage
Dans le secret du cœur.
Dans le secret du cœur éternel. Alors quoi.
Mon enfant, mon enfant, tu le sais, quoi. C’est justement cela.
C’est qu’elle avait péri ; et qu’elle a été trouvée.
C’est qu’elle était morte ; et qu’elle a revécu.
C’est qu’elle était morte et qu’elle est ressuscitée.