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Ô jour, ô soir, ô nuit de l’ensevelissement.
Tombée de cette nuit que je ne reverrai jamais.
Ô nuit si douce au cœur parce que tu accomplis.
Et tu calmes comme un baume.
Nuit sur cette montagne et dans cette vallée.
Ô nuit j’avais tant dit que je ne te verrais plus.
Ô nuit je te verrai dans mon éternité.

Que ma volonté soit faite. Ô ce fut cette fois-là que ma volonté fut faite.

Nuit je te vois encore. Trois grands gibets montaient.
Et mon fils au milieu.

Une colline, une vallée. Ils étaient partis de cette ville que j’avais donnée à mon peuple. Ils étaient montés.

Mon fils entre ces deux voleurs. Une plaie au flanc. Deux plaies aux mains. Deux plaies aux pieds. Des plaies au front.

Des femmes qui pleuraient tout debout. Et cette tête penchée qui retombait sur le haut de la poitrine.

Et cette pauvre barbe sale, toute souillée de poussière et de sang.
Cette barbe rousse à deux pointes.

Et ces cheveux souillés, en quel désordre, que j’eusse tant baisés.

Ces beaux cheveux roux, encore tout ensanglantés de la couronne d’épines.