Sera-ce alors, ô nuit, que tu viendras.
Comme tu accomplis ce jour, ô nuit accompliras-tu le monde.
Et mon paradis sera-t-il une grande nuit de lumière.
Et tout ce que je pourrai offrir
Dans mon offrande et moi aussi dans mon Offertoire
À tant de martyrs et à tant de bourreaux,
À tant d’âmes et à tant de corps,
À tant de purs et à tant d’impurs,
À tant de pécheurs et à tant de saints,
À tant de fidèles et à tant de pénitents.
Et à tant de sang,
Et à tant de cœurs qui auront tant battu,
D’amour, de haine,
Et à tant de cœurs qui auront tant saigné
D’amour, de haine,
Sera-t-il dit qu’il faut que ce soit
Qu’il faudra que je leur offre
Et qu’ils ne demanderont que cela,
Qu’ils ne voudront que de cela.
Qu’ils n’auront dégoût que pour cela,
Sur ces souillures et sur tant d’amertumes.
Et sur cette mer immense d’ingratitude
La longue retombée d’une nuit éternelle.