LE MYSTÈRE C’est pour les empêcher de perdre la bataille. Je suis un honnête homme, dit Dieu. Croyez-vous que je vais m’amuser à les prendre dans
leur sommeil Comme un homme de guerre qui pi’end son ennemi. Croyez-vous que j’aie quelque goût à les prendre en
défaut. Et que ça m’amuse, de condamner. Pauvres gens. Je vous le demande. Suis-je donc un bourreau d’Orient ? Sans doute il est arrivé quelquefois, — Rarement, —
Que j’ai saisi un criminel tout endormi Dans la nuit qui précédait l’accomplissement, La perpétration de son crime, Et que je l’ai pris par la peau du cou. Et que je l’ai traîné tout pantelant devant mon Tribunal. Comme un chien crevé.
Mais cela même je l’ai fait pour bien peu. Pour trop peu. Je ne l’ai pas fait assez souvent. J’aurais dû le faire
plus souvent. J’ai laissé Caïphe, et Pilate, et Judas Dormir tout le sommeil jusqu’au matin De la nuit qui précédait l’accomplissement, La perpétration de leur forfait. Et ce que je n’ai pas fait pour ces trois là, et pour tant
d’autres. Ce que j’ai fait à peine pour les rois d’Orient. Marie, Thecel, Phares vous voudriez que je le fasse. Pour un bon chrétien, pour un bon paysan de mes
paroisses françaises. Qui a labouré tout le jour, qui a lrav ; iillé, comme c’est
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