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Page:Peguy oeuvres completes 06.djvu/72

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L E M Y S T È R E Qu’ils préparaient.

Et que j’ai perdu patience. Et pourtant je suis patient. Farce que je suis éternel.

I- ! t je les ai saisis dans la préparation de l’accomplisse- ment. Mais je nai pas pu me retenir. C’était plus fort que moi.

J’ai aussi ma face de colère. Mais ces bourreaux et ces criminels. Que j’ai pris par la peau de l’échiné et que j’ai traînés

tout vivants. Combien étaient-ils et combien de fois cela est-il arrivé. Or ce que je n’ai pas fait pour Gyrus et pour Gambyse. Et pour les festins de Sardanapale. Et pour les rois de Ninive et de Babylone. Et pour les peuples de Babel.

Et pour Nabuchodonosor et pour Téglath-Phalazar. Croyez-vous que je vais le faire à présent contre un

pauvre laboureur. Pour qui me prenez-vous. Qui me faites-vous. Croyez-vous que je vais mobiliser la foudre et les éclairs. Et déranger le tonnerre de Dieu. Et tout le tremblement contre mes vieilles paroisses

françaises. Non, non, bonnes gens, mangez votre soupe et dormez. Faites une bonne journée, (si vous pouvez), mangez votre soupe, une bonne platée de soupe, une pleine soupière si vous pouvez, s’il y en a, une bonne sou- pière bien fumante pleine de pommes de terre ; faites votre prière ; et dormez. Celui qui fait sa prière. Notre Père qui êtes aux deux,

pose entre lui et moi Une barrière infranchissable à ma colère.

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