Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/110

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ŒUVRES POSTHUMES garde pour le vers d'appui, pour le refrain la rime tra- ditionnelle en cime. Mais au lieu d'accepter comme la vieille chanson que les autres rimes soient libres, ou indéterminées, c'est-à-dire qu'elles riment, ou asson- nent sensiblement, entre elles, à peu près comme elles veulent, il fait commander, par cette rime magistrale en aine, par cette rime souveraine, la rime du vers qui vient immédiatement avant, et la rime du vers qui vient immédiatement après. En d'autres termes il fait commander par cette rime du deuxième devenu qua- trième la rime du troisième et la rime du cinquième. En d'autres termes il fait commander par aine de h aine de a et aine de c, aine de /"et amede g. C'est une pre- mière astreinte, et elle est importante. Il s'en est imposé une deuxième en donnant comme sourdine à ces pro- fondes rimes en aine une seule rime masculine, et en s'imposant que cette rime masculine, la même, la seule, commandât tous les autres vers sans aucune exception, d'un bout à l'autre, c'est-à-dire les premiers, deuxièmes et sixièmes de tous les couplets complets.

Ainsi toute la romance roule sur deux rimes seule- ment, la rime féminine traditionnelle, et une rime masculine. La rime féminine traditionnelle commande la moitié des vers. La rime masculine introduite com- mande toute l'autre moitié. La rime féminine tradi- tionnelle commande les troisièmes, quatrièmes, cin- quièmes. La rime masculine commande les premiers, deuxièmes, sixièmes.

D'autre part cette rime masculine a été choisie la

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