OEUVRES POSTHUMES
toire, ma vieille liaison avec le temps. Rien n'y fait. Rien d'autre n'y fait. On a le temps, ou on n'a pas le temps. En 1775 on avait le temps d'écouter le Barbier. En 1784 on avait le temps d'écouter le Mariage. En 1792 on n'avait pas le temps d'écouter la Mère cou- pable. En 1775 on avait le temps, et le goût, de faire un sort au Barbier. En 1784 on avait le temps, et le goût, de faire un sort au Mariage. En 1792 on n'avait pas le temps, quand on en aurait eu le goût, de faire un sort à la Mère coupable.
Telles sont, dit l'histoire, mes impérissables lois, temporellement impérissables. Une autre œuvre à la rigueur peut encore naître un autre jour que le jour de sa naissance. Elle peut être en quelque sorte en un cer- tain sens posthume à elle-même. Elle peut naître (long- temps) après qu'elle est morte. Il faut qu'une pièce de théâtre naisse au plus tard le jour de sa naissance. Gela est si vrai que nos modernes, qui savent y faire, les font naître généralement avant. C'est plus sûr. Sen- siblement avant. Sensiblement anthumes. De ce qu'elle n'avait point fait une sortie publique en 1792, le jour de sa naissance, cette Mère coupable ne s'est jamais relevée. Nous rejoignons ici, dit l'histoire, tout ce que nous avons dit de l'inscription historique, de l'inscrip- tion temporelle. On peut attendre longtemps son ins- cription temporelle. Mais il ne faut pas la manquer. On peut peut-être en un certain sens l'attendre toujours. Il n'y y a peut-être pas grand mal. Mais le jour qu'on inscrit, il faut être inscrit. C'est le sort, c'est la for-
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