Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/147

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C L I mun. C'est cet épaississement, c'est ce vieillissement, car il peut porter sur une race même, sur une filiation, et non pas seulement sur un individu, qui de Chérubin fait le fils de Chérubin. Ce Léon.

Ce Chérubin était la jeunesse même et ni la jeunesse ni l'enfance n'est point du commun. Le jeune homme est toujours un gentilhomme. L'enfant est toujours un gentilhomme. C'est ce qui vient après qui n'est plus gentilhomme.

Le manque de grâce est proprement ce qui fait l'homme du commun. La jeunesse est toute gracieuse. L'enfance est toute gracieuse. C'est ce qui vient après qui est disgracié.

��Un certain Léon cTAslorga, qui fut jadis mon page, et que l'on nommait Chérubin... Quelle mélancolie, dit l'histoire. Fut-il jamais mélancolie plus mortelle et ensemble plus pieuse et plus noble que celle qui sort de tous ces simples mots. Fut-il jamais mélancolie plus austère et plus grande, plus chrétienne et plus simple et plus classique. On nous avait dit, dit-elle, quec'étaient les romantiques, eux seuls, eux premiers, qui nous avaient inventé, qui nous avaient apporté la mélanco- lie. On nous parle toujours de la mélancolie romantique. Voici pourtant de la mélancolie classique, la plus saine

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