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les commencements de la République. Or le commen- cement de la Troisième, mon enfant, (dit-elle, car on ne sait pourquoi elle se paraissait infiniment plus vieille quand elle me parlait de Mac-Mahon et de Dufaure et de Dufeuille que quand elle me parlait de Gharlemagne et d'Homère), le commencement ou les commencements de la Troisième République, ses débuts dans le monde ou son début et son entrée ce fut, ne l'oublions pas mon enfant, il ne faut jamais l'oublier ce fut la réaction versaillaise, et le 24 mai, et le 16 mai, (qu'eux-mêmes il ne faut point confondre ensemble, je le sais, vous me l'avez fait dire quand j'avais laissé passer cette faute dans le dernier cahier de M. Milliet). Ils n'ont pas été brillants, mon enfant, les commencements de la troi- sième République. (C'est même pour cela qu'ils ont pu être héroïques, (de la part des républicains). S'ils avaient été brillants ils n'auraient peut-être pas été héroïques). Et surtout ils n'ont guère été républicains, les commen- cements de la troisième République. On commence comme on peut. Voici, mon enfant, redonnez-moi, mon ami, cette édition qui fonda la troisième République. Sous Thiers, contre Thiers ; sous Mac-Mahon, contre Mac-Mahon ; sous le 40 mai, contre le 40 mai ; (je nomme ainsi, dit-elle, la réunion du 16 et du 24 mai, c'est plus court). Laissez-la moi revoir, cette édition, mon ami. Voici bien la vulgaire, la populaire édition plate cartonnée rouge, le dos en toile rouge faisant quelque simili-chagrin. La grande édition plate à deux colonnes. Tout Homère, tout Eschyle, tout Pindare, tout Sha-

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