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C L I

Cet histrion, qu'on cingle à grands coups de lanière^

A le crime pour seul talent;

Les Saint -Barthélémy vont mieux à sa manière

Qu' Aboukir et que Friedland.

Le cosaque stupide arrache à ce superbe

Sa redingote à brandebourgs ;

L'âne russe a brouté ce Bonaparte en herbe.

Sonnez, clairons ! battez, tambours !

Tranche-montagne, ainsi que Basile, a la fièvre;

La colique empoigne Agramant ;

Sur le crâne du loup les oreilles du lièvre

Se dressent lamentablement.

Le fier-à-bras tremblant se blottit dans son antre ;

Le grand sabre a peur de briller ;

La fanfare bégaye et meurt; la flotte rentre

Au port, et l'aigle au poulailler!

Il faudrait ne pas savoir ce que c'est qu'un rythme, dit- elle, et la secrète structure d'une phrase, et la secrète armature et ossature d'un vers pour ne pas reconnaître dans cette extraordinaire extinction le rythme même et la structure et l'armature et la secrète ossature de Y ex- tinction même de la chanson d'Eviradnus. Nous avons ici un beau cas, dit l'histoire, (car elle était aussi, entre tant d'histoires, histoires des littératures), nous avons ici un cas peut-être unique d'une parodie de Hugo par Hugo lui-même. (Mais j'entends parodie, dit-elle, nul- lement comme une moquerie, nullement comme ironie et comme dérision. J'entends, je veux entendre, dit-

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