Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/269

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Comme si chacun de ces chants, chacune de ces rapsodies était de quinzaine en quinzaine, de semaine en semaine un cahier que vous viendriez de faire paraître. Comme si ce fût la dernière nouveauté. Je prends à dessein cette expression de librairie. Sans précaution. Sans attente. Sans émoussement. Et alors, ce qui vous sautera tout de suite aux yeux. Oui lisez comme un journal, comme une chronique, comme un fait divers, comme une histoire qui viendrait de se passer. Planement. Et alors ce qui vous frappera c'est que l'Olympe antique et le monde antique ne sont pas ajustés l'un sur l'autre, 'r i cu.o>zu.ïvo'.. &p7|poT6ç. Ils sont profondément décalés de l'un sur l'autre.

Je suis très étonnée, dit-elle, qu'on n'en ait jamais rien dit, depuis le temps qu'on en parle. Vous-même, une fois que vous y aurez pensé, vous serez supris, non pas seulement, vous serez saisi qu'on ne l'ait jamais dit. C'est peut-être qu'on ne lit jamais comme nous disons. Il y a dans Homère, et surtout peut-être dans Y Iliade, un certain ciel, et une tout autre terre ; de certains dieux, et de tout autres hommes ; un certain Olympe, et un tout autre monde antique. Les immortels et les mortels ne sont point immortels et mortels de la même mort. Les bienheureux, comme il les nomme, et les infortunés ne sont pas fortunés et infortunés de la même fortune. Le ciel et la terre, les dieux et les hommes, l'Olympe et le monde ne sont pas les mêmes, ne sont pas du même jeu, ne sont pas jointes. Il y a un décalage. Le ciel n'est pas le ciel de cette