Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/300

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ŒUVRES POSTHUMES évidemment exprès encore pour donner un effet de recul et d'âge, et de mémoire et de race et de vieillis- sement, et de famille et de dynastie, vous comprenez que je ne m'y laisse pas prendre; je suis aussi forte que lui ; c'est bien le moins. Je suis toujours aussi fort que celui qui veut être fort. Ces quatre générations défilent devant moi, ou moi je défile devant elle, c'est tout un. Mais c'est toujours un défilé.

C'est un échelonnement. C'est un tableau, synop- tique. C'est un espalier, c'est un escalier, c'est une échelle. Ce sont des degrés, le long desquels l'événe- ment est prié de monter, (ou de descendre). Quand on prend des générations, on n'en saurait trop prendre. C'est une cascade, et puisque c'est Hugo c'est une cataracte. Ce n'est point une race. Et dans une pièce qui avait été faite exprès (artificiellement) pour l'em- porter sur tout le monde en donnant le maximum de cet effet d'âge et de race, en donnant tout ce que l'on pouvait donner, tout ce que l'on pouvait obtenir, dans une pièce qui devait être, qui allait être la pièce, le drame de l'âge et de la race. Lui-même l'a bien senti et dès le quatrième et dès le sixième vers il a mis de la race et des différents degrés de la race accumulés, entassés, additionnés, pour combler, pour masquer, ce manque, pour suppléer à cette race qu'évidemment il n'y a pas. C'est au quatrième et au sixième alexandrins, et il a encore en outre mis enfants au huitième. Guanhumara, s'il est permis de la nommer ainsi, fixe en effet son regard sur la porte du donjon à droite.

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