Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/306

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OEUVRES POSTHUMES par là ils n'étaient point engagés dans le sort de l'homme eldans le sort de la bataille. Et réciproquement le cavalier était par là même comme un peu plus près des dieux, comme un peu assimilé aux dieux, lui-même comme un peu dégagé de l'homme et de la bataille, du sort de l'homme et du sort de la bataille. Il était mobile, et là comme partout, et alors comme toujours le fantassin seul était irrévocablement engagé dans le sort de la bataille et dans le sort propre de l'homme. Le fantassin seul était proprement le rempart de la guerre. Et les fantassins derrière nombreux et vail- lants, pour être rempart de la guerre; et les mau- vais il les poussa dans le milieu, afin que même ne voulant pas chacun fit la guerre par nécessité. Et aux cavaliers d'abord il donnait des ordres; car il leur commandait d'avoir (en main, de tenir) leurs chevaux, et de ne pas faire du trouble en foule, (ou dans la foule) : (ce Nestor était la sagesse même) :

« Et que personne, se fiant à sa cavalerie, (à son art, à son talent de cavalier), et à sa virilité, ne con- voite de combattre les Troyens seul en avant des autres, et ne fasse marche en arrière; car vous serez plus faciles à détruire. Et que l'homme qui sera venu de ses chars vers d'autres chars, qu'il s'étende avec la lance, (avec la javeline, qu'il gagne du champ avec la lance) : puisqu'il est beaucoup préférable ainsi. Ainsi les anciens ravageaient villes et murs, ayant dans la poitrine cet esprit et ce cœur. »

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