Page:Peguy oeuvres completes 08.djvu/331

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C L I homme commun et un homme du commun. On peut dire que c'est le plus gros homme du commun que l'on ait jamais vu et il faut peut-être ajouter aussitôt le plus grand homme du commun. Il offre donc cet intérêt unique, dit-elle, (si vous me permettez d'emprunter ce langage un peu de clinique et de laboratoire), qu'il offre un exemple éminent et unique mais dans l'ordre com- mun, un exemple éminent et unique d'une vie com- mune, et par suite un exemple qui peut servir à tout le monde.

Cela étant, il est constant qu'il a voulu être l'homme d'un siècle. Il a voulu dès le berceau être un homme séculaire, un homme centenaire. Et il faut voir dans le détail comment il s'y est pris.

Il ne fait aucun doute, (dit-elle) que Hugo a toujours voulu être un chêne centenaire ; et il ne fait aussi aucun doute qu'il y devait réussir. Ces choses-là se font tout le temps ; quand on veut. Mais ce que je veux dire, (dit-elle), est très difficile à expliquer. Il faut que je vous demande un crédit de quelques minutes ; et, en outre, un crédit.

D'abord ce Hugo est certainement le type de l'homme moyen, pourvu qu'il soit entendu qu'il s'agit du grand homme moyen et plus particulièrement ici du long homme moyen. Il est certainement le type de l'homme commun, pourvu qu'il soit entendu qu'il s'agit du grand homme commun et plus particulièrement ici du long homme commun. Cet homme commun, ou plus exac- tement cet homme moyen, après lequel les sociologues

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