Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/132

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qu’au « quinzième » qui tremblent pour la faim, qui tremblent pour le pain de leur femme et de leurs enfants et qu’ils tremblent moins et que quand nous demandons le pain de chaque jour, et que nous le demandons pour aujourd’hui nous le demandons d’un moindre cœur qu’au « quinzième ».

§ 240. — Aussi ni la forme ni la matière des sacrements n’a varié, n’a diminué d’un atome ; ni la forme, ni la matière, ni l’objet, ni le mode, ni la surface d’application, ni la directitude, ni le contenu ni pour ainsi dire le contenant de la créance ; rien de la foi ; ni pour ainsi dire la forme ni la matière de la prière.

§ 241. — Ni un atome n’a varié, ni un atome n’a disparu, ni en rien n’a varié ou diminué ni ce que nous croyons, ni comment nous le croyons, ni en quoi nous le croyons, ni qui nous le croyons, qui étant ; qui credamus. Nous ne souffrons aucuns perfectionnements ; au moins des leurs.

§ 242. — « se refaire une âme du quinzième », on voit le petit garçon qui veut aussitôt parler comme les grandes personnes. Qui essaye aussitôt d’emprunter le jargon. Se refaire une âme de ceci, une âme de cela, où n’a-t-on pas vu traîner ce cliché psychologico-littéraire, cette fausse élégance endimanchée, ce coup de plume, cette lavasse. Cette fausse élégance au courant, dans le train. Et surtout ce « quinzième », « une âme du quinzième ». Il ne faut pas dire « le quinzième siècle ». Ce serait trop lourd. C’est nous autres imbé-