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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/134

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Bible, et en y comptant les Procès de Jeanne d’Arc, sont des livres de nourriture, nullement des auteurs de qui on est instruit, des documents, dont on s’entoure.

§ 245. — « qu’il est téméraire de supposer »… Il ne s’agit pas du tout pour nous de supposition ni d’artifice. Ni d’arbitraire. Ni de gratuit.

§ 246. — « Sans doute, écrit M. Laudet, toutes les visions sont des transpositions ; »… C’est ici encore une hérésie, la proposition la plus formellement hérétique. Les visions, monsieur Laudet, ne sont nullement des transpositions. Savez-vous ce qu’elles sont ? Eh bien elles sont des visions. Elles sont des communications, des communions, des saisies directes. C’est même pour cela et en cela qu’elles sont des visions. Ce sont les autres langages que Dieu parle à sa créature qui sont moins des visions ou qui ne sont pas des visions, qui sont, plus ou moins, des transpositions, jusqu’à la limite à cette proposition qui a tant de grandeur et que l’on trouve dans les philosophes, que la création même est un langage que Dieu parle à sa créature.

§ 247. — « et les mystiques s’accommodent volontiers quelquefois du réalisme le plus brutal. » — Qu’est-ceque c’est que ce jargon de réalisme. Et il ne s’agit pas de savoir de quoi les mystiques s’accommodent ou ne s’accommodent pas. Il ne s’agit pas pour les mystiques de s’accommoder ou de ne s’accommoder pas. Les mystiques n’ont pas à s’accommoder ou à ne s’accommoder pas. On ne leur demande généralement pas leur avis.