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Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/137

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promesses éternelles. Que Jésus est venu pour sauver tout le monde, et ceux des siècles ultérieurs autant que ceux des siècles antérieurs. Que tous les siècles sont de son royaume et du royaume de ses mérites et du royaume de la grâce de Dieu. Que tous les siècles sont à lui et qu’il est chez lui dans tous les siècles du temps et dans tous les royaumes de la terre. Que tous les siècles de tous les temps lui appartiennent, et ce qui est encore infiniment plus grave, infiniment nouveau, ce qui est le mystère même et le secret et le centre de la Rédemption qu’il appartient à tous les siècles de tous les temps. Qu’il y a eu des âges de foi qui étaient des âges de christianisme, des siècles de chrétienté, des temps de la loi nouvelle, anni Domini, des années du temps de Dieu et de la grâce de Dieu, anni gratiae Domini, où la foi incontestée recevait une sorte de consécration, si l’on peut dire, littéralement une solennelle célébration publique, et qu’il y a des âges de christianisme, des siècles de chrétienté, des temps de la loi nouvelle, anni Domini, anni iidem ejusdem Domini, les mêmes années du même Dieu, des années du temps de Dieu et de la grâce du même Dieu, anni iidem ejusdem gratiae ejusdem Domini, des mêmes années de la même grâce du même Dieu où la même foi évidemment contestée ne reçoit évidemment plus la même consécration, la même solennelle célébration publique. Et des siècles actuels et des siècles modernes, — trempant dans le monde moderne, — qui au cœur sont les mêmes, qui au dedans sont intégralement éternellement les mêmes, de la même foi, du même Dieu, du même Jésus, du règne de la même grâce. Du même temps.