Page:Peguy oeuvres completes 13.djvu/184

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Elle a eu la vertu de le rasséréner. Ces abonnés fermes et ces abonnés possibles, ces 190 et ces 611, et ces 33, ces nombres fatidiques, et ces recettes globales, — (petit globe), — et ces dépenses globales, ces misérables recettes et ces misérables dépenses, tout cela a paru du dernier ridicule à M. Laudet. Jusqu’à cette phrase qu’il y a dans le paragraphe précédent, cette attention pour les abonnés pauvres. Il faut voir comme le gaillard s’esbaudit. Il est gai z’et content, monsieur Laudet. Son toit s’égaye et rit de mille odeurs divines. Il faut voir comme il se fiche de ces 190 abonnés fermes, (il est vrai qu’en se fichant de ces 190 abonnés fermes dans la parenthèse il se fiche aussi, dedans, de Mgr. l’Archevêque d’Avignon et de Mgr. l’Évêque d’Évreux, qui y sont inclus, mais il ne s’en aperçoit pas, il est tout à la joie). C’est ce Lotte surtout qui lui paraît un imbécile. Comment, voilà un garçon qui a un Bulletin catholique, qui écrit pour des catholiques et il n’a pas encore su en soutirer des rentes. Il entend que son Bulletin pour ainsi dire mène littéralement une vie chrétienne. Catholique il a, il gère gratuitement un Bulletin chrétien, un Bulletin pauvre. Quel scandale pour M. Laudet. Et lui-même, Lotte, ayant, gérant ce Bulletin il fait tranquillement sa classe au lycée, il enseigne aux jeunes citoyens le latin, le français, peut-être le grec, il continue, il fait son métier, il fait tranquillement sa classe de sixième ou de cinquième au lycée, à moins que ce ne soit sa classe de quatrième, enfin sa classe de grammaire. Comme on sent que M. Laudet méprise un pareil imbécile.

1,002 fr. 45. — 1,211 fr. 10. — Évidemment quand on est M. Laudet, quand on a vingt mille, trente mille,