Page:Peignot - Dictionnaire des livres condamnés au feu, tome 1-2, 1806.djvu/24

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on a ébranlé jusques aux fondemens de l’ordre social ?

Qu’est-il résulté de ces nombreux ouvrages, qui tous tendaient au bonheur du genre humain ? L’homme en est-il meilleur ? est-il plus libre, plus fortuné ? fournit-il une carrière plus longue et mieux remplie ? La fin du xviii.e siècle, de ce siècle de lumières, a-t-elle été plus heureuse ? Après la fatale expérience des révolutions religieuses et politiques, arrosées du sang de nos ancêtres et de celui de nos contemporains, qui fume encore, sommes-nous plus vertueux, moins frivoles, moins inconséquens, plus disposés à sacrifier l’intérêt particulier à l’intérêt public, plus attachés à la patrie que nos aïeux ? sommes-nous meilleurs fils, meilleurs époux, meilleurs pères ? Hélas ! avouons que les plus belles théories en politique, en philosophie et en morale ont eu rarement l’effet qu’on s’en était promis, et même que souvent