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Page:Peladan - Oedipe et le Sphinx, 1903.djvu/36

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JOCASTE

Si l’on découvre les coupables qu’ils périssent dans les supplices.
Si le libérateur paraît : je le comblerai de largesses !
Je ne renoncerai aucun devoir, ni du sang, ni du sceptre.
Devant ta parole ambiguë, Tirésias, je me dérobe.
Impie envers ma couche, ou infidèle à la patrie,
non, je ne choisirai pas !
Et je partagerai mes inutiles larmes
entre la douloureuse Thèbes et son malheureux roi.

Elle rentre au Palais.

Scène V

LE GRAND-PRÊTRE, LE CORYPHÉE, TIRÉSIAS
LE CHORYPHÉE

La reine n’a pas osé choisir.

TIRÉSIAS

Imitez sa prudence ! Si vous m’attribuez l’amitié d’Apollon,
laissez-moi partir sans répondre.

LE GRAND-PRÊTRE

Explique-nous du moins la nature bizarre du fléau
qui depuis tant d’années désole le pays.
Cette panthère au visage, aux mamelles de femme
et dont l’intelligence confond celle de l’homme,
qui donc l’a engendrée ?