Scène II
Le sphinx a la tête et les seins saillants et nus d’une jeune et belle femme les pattes et ce qui paraît du corps sont d’une panthère.
On rôde autour de mon rocher.
Je vois un homme qui interroge l’ombre.
Sa contenance ne marque aucun effroi !
Il ignore le lieu et le péril et moi !
Attendons qu’un éclair à ses yeux me révèle !
Toi qui défies la nuit et l’horreur de mon antre ;
si tu n’as pas heurté les os des téméraires,
profite d’un éclair ! Regarde !
Qui a poussé ses pas vers moi n’a plus marché ;
qui a levé son œil sur moi, pour toujours a clos sa paupière ;
qui m’a parlé est devenu silencieux ;
qui vint ici jamais n’est retourné !
Toi qui défies la terrestre harmonie,
si tu n’as pas pensé que ton vainqueur viendrait ;
profite d’un éclair ! Regarde !
Quand celui que tu vois a choisi un chemin, il le poursuit ;
quand son désir se lève, l’obstacle disparaît ;