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Page:Pelland - Biographie, discours, conferences, etc. de l'Hon. Honoré Mercier, 1890.djvu/20

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III

On n’a point encore fait l’histoire de cette tentative généreuse et hardie, qui rappelle par tant de côtés l’union patriotique de 1886. Les limites de notre étude ne nous permettent point d’aborder aujourd’hui cette histoire dans ses détails.

En 1871 comme en 1885, l’attitude du gouvernement tory dans l’affaire des écoles séparées du Nouveau-Brunswick, avait comme plus tard l’inique exécution de Riel, séparé de Sir John A. Macdonald un certain nombre de conservateurs patriotes. Alors, comme aujourd’hui, les bons esprits étaient convaincus de la nécessité de mettre de côté les vieilles divisions de parti et de réunir tous les patriotes, libéraux ou conservateurs, pour appliquer ensemble le principe de la prédominance de l’intérêt provincial et canadien-français, sur les alliances hybrides, que détermine, au sein du parlement fédéral, une prétendue communauté de passions politiques. En d’autres termes, les promoteurs du mouvement national estimaient que, dans une Confédération sincèrement pratiquée, les députés sont avant tout les plénipotentiaires des provinces ; et qu’au lieu de se séparer en libéraux et conservateurs, il leur appartient de se grouper par provinces, pour la défense commune de leurs intérêts provinciaux et nationaux.

Le nouveau parti avait à sa tête, MM. Holton, Dorion, Loranger, Laframboise, Jette, Mercier, F. Cassidy et Béïque pour Montréal et MM. Joly, Langevin, le sénateur Pelletier, Shehyn, Thibaudeau, Guillaume Bresse et Letellier de Saint Just, pour le district de Québec ; il était représenté dans le journalisme par Messieurs L. O. David et C. Beausoleil ; et il avait adopté pour platforme, la protection douanière, l’autonomie des provinces, la décentralisation à tous les degrés, le scrutin secret, le renvoi des contestations électorales devant la justice, l’abolition du double mandat, la suppression du conseil législatif, l’économie dans les finances et la suppression des travaux du chemin de fer du Pacifique jusqu’à l’époque où les ressources du pays se seraient suffi-